Dans les coulisses d'une classe inversée
Episode 1 - Les premières tentations

Des tentations certaines mais des questions en pagaille

Depuis quelques mois, des reportages et des articles sur la classe inversée attirent de plus en plus mon attention et ma curiosité. 

Si les grandes lignes de la philosophie de la classe inversée correspondent de plus en plus à mes aspirations, beaucoup de questions pratiques, de doutes, de barrières mentales émergent. 


  • Comment mettre cette méthode concrètement en place en classe ? 

  • Ai-je assez de courage et de temps pour remettre à plat tous mes cours ? 

  • Comment gérer les élèves quotidiennement en classe ? 

  • Comment être sûre que les élèves vont travailler le cours à la maison ? 

  • D'ailleurs, comment vont-ils accueillir cette façon de procéder ? 

  • Sont-ils prêts ? 

  • Ne vont-ils pas être perdus si un cours fonctionne ainsi et tous les autres de manière traditionnelle ? 

  • Et les parents ? les collègues ? l'administration ? 

  • Techniquement comment faire les vidéos, les publier, les centraliser ? 

  • Quel recul y a-t-il sur cette méthode ? Quelle est son efficacité ? 

  • Quid de l'égalité des conditions et de l'accessibilité des vidéos hors la classe ?

  • Est-ce qu'il n'y a pas de risque à perdre une interactivité avec les élèves en classe ?

  • Est-ce que le suivi des élèves hors la classe ne va pas empiéter sur ma vie personnelle ? Où et quelle sera la limite ?

  • ...


Tellement de questions et de charge de travail en perspective qui paraissent insurmontables a priori.


Des tentations certaines mais des questions en pagaille

Puis, fin juin, arrive le diplôme national du brevet et ses corrections, synonymes de longues heures de labeur mais aussi de retrouvailles avec les collègues du district. 

Ici, je retrouve Pierrette qui pratique la classe inversée depuis un an. Ma curiosité débordant, je profite de l'occasion pour connaître son avis encore à chaud. Son feedback après une année de pratique est convaincant : certes, la charge de travail pour elle est certaine, conséquente et plus volumineuse, mais elle ne reviendrait pas en arrière.

Lors des échanges, elle lève une de mes interrogations : on ne peut pas réussir à faire noter le cours hors la classe à tous les élèves, surtout en ZEP dans laquelle elle travaille, mais une grande majorité d'entre eux regarde au minimum la vidéo et la proportion de trace écrite hors la classe est quand même plus grande que lorsqu'il s'agit de faire des exercices hors la classe. Le 100 % ne sera probablement jamais atteint ni dans un sens ni dans l'autre mais l'implication des élèves, elle, est bien plus importante. Cette différence n'est pas négligeable.

Son témoignage sème des petites graines : avant de partir en vacances, je me dis qu'il est possible que je m'y mette... dans quelques années !